30 novembre 2018, Libreville – Le manioc, troisième plus grande source de glucides pour l’alimentation humaine est devenu une culture de subsistance et de rente pour les producteurs. Cette culture tolérante à la sècheresse et à l’acidité des sols, s’est imposée comme culture stratégique pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. Il constitue un aliment de base pour plus de 800 millions de personnes dans le monde, dont près de 500 millions d’africains.
Au Gabon, le manioc occupe le premier rang des cultures vivrières. Cette plante utilisée sous diverses formes (farine, gari, tapioca, bâtons de manioc, feuilles de manioc, etc.) constitue pour de nombreuses populations, la principale source de glucides et assure de revenus aux principaux producteurs. Sa production totale au Gabon est actuellement de 313738 tonnes (FAO, 2016). Malgré ses atouts, ses différentes variétés sont exposées à nombreuses contraintes qui affectent manifestement la productivité. En dehors des maladies mineures que représentent les mycoses (cercosporiose, anthracnose, pourridiés) et les bactérioses (feu bactérien, bactériose vasculaire, pourriture molle), les maladies virales demeurent les plus dommageables. De ces maladies, la mosaïque africaine et la striure brune du manioc tiennent une place importante mais peu soupçonnées par les acteurs de la filière manioc.
LA FAO participe aux travaux sur la riposte du Gabon contre les maladies virales du manioc
Le manioc (Manihot esculenta) est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Euphorbiaceae, originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, plus particulièrement du sud-ouest du bassin amazonien. C’est un arbuste vivace qui est largement cultivé comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales pour sa racine tubérisée riche en amidon. Le terme « manioc » désigne d’ailleurs aussi bien la plante elle-même que, par métonymie, sa racine ou la fécule qui en est extraite.
On consomme généralement ses racines très riches en glucide et sans gluten, mais aussi ses feuilles en Afrique, en Asie et dans le nord du Brésil (pour la confection du maniçoba). Au nord et au nord-est du Brésil, le mot « farine » (en portugais farinha) désigne avant tout la farine de manioc, et non de blé. Cette farine n’a d’ailleurs pas l’aspect de la farine de blé : elle ressemble plutôt à une semoule sèche plus ou moins grossière de couleur allant du jaune vif au gris en passant par le blanc. Il s’agit en fait d’une fécule, mot plus adapté pour parler de la « farine » issue d’une racine.
Étymologie
Le terme français de manioc (1556) est emprunté aux groupes de langues indiennes tupi du Brésil. Une variante mani(h)ot a donné le français nanihot, maniot, attesté dans la seconde moitié du xvie siècle. Son nom proviendrait d’un mythe tupi à propos de la déesse Mani, à la peau blanche, qui aurait établi son domicile (oca) dans la racine de la plante.
Le médecin et botaniste autrichien Crantz a décrit l’espèce sous le nom de Manihot esculenta en 1766 dans Institutiones Rei Herbariae 1: 167.
Noms vernaculaires :
Gabon : Iloti (Omyènè pour la variété amer), Ikwamba (Omyènè pour la variété sucré), Mbö (en Fang)
Liste des sous-espèces
Selon NCBI (14 juillet 2019) :
- Manihot esculenta subsp. esculenta
- Manihot esculenta subsp. flabellifolia (Pohl) Cif.
- Manihot esculenta subsp. peruviana (Muell.Arg.) Allem
Règne | Plantae |
---|---|
Clade | Angiospermes |
Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Noyau des Dicotylédones vraies |
Clade | Rosidées |
Clade | Fabidées |
Ordre | Malpighiales |
Famille | Euphorbiaceae |
Genre | Manihot |
Manihot esculenta
Crantz, 1766
Maladies
Article détaillé : Maladies du manioc.
La culture du manioc est affectée par diverses maladies bactériennes, virales et fongiques. En Afrique en particulier sévissent deux maladies virales importantes, la mosaïque africaine du manioc et la striure brune du manioc, ainsi qu’une maladie bactérienne, la bactériose vasculaire du manioc et même une pourriture racinaire (post ou pré récolte).
Maladies virales et à phytoplasmes
Maladies | Agents pathogènes |
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Mosaïque africaine du manioc | Virus de la mosaïque africaine du manioc (ACMV, African cassava mosaic virus) |
Antholyse | Phytoplasme |
Striure brune du manioc | Virus de la striure brune du manioc (CBSV, Cassava Brown Streak Virus) |
Mosaïque commune du manioc | Virus de la mosaïque commune du manioc (Cassava common mosaic virus) |
Marbrure verte du manioc | Virus de la marbrure verte du manioc, (CGMV, Cassava green mottle virus) |
Infections asymptomatiques du manioc | Virus latent américain du manioc (CALV, Cassava American latent virus) Virus bacilliforme ivoirien du manioc (CIBV, Cassava Ivorian bacilliform virus) |
Mosaïque des nervures du manioc | Virus de la mosaïque des nervures du manioc (CVMV, Cassava vein mosaic virus) |
Mosaïque indienne du manioc | Virus de la mosaïque indienne du manioc (ICMV, Indian cassava mosaic virus) |
Balai de sorcière | Phytoplasme |
Maladies diverses et désordres physiologiques
Maladies | Agents pathogènes |
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Pourriture racinaire post-récolte | Détériorations physiologiques et pathogènes |
Root smallpox disease | pourriture microbienne après attaque par Cyrtomenus bergi |
Référence de l’article : https://fr.wikipedia.org/wiki/Manioc