basé sur le travail de Chris Wilks en 1990
1. 1 Plantations industrielles
La superficie utilisée par les cultures industrielles augmente. La politique agricole, définie dans la loi-programme 1988-1990, révèle la volonté d ‘augmenter encore les plantations industrielles avec pour but, entre autres, l’autosuffisance alimentaire . Actuellement, le Gabon est autosuffisant en sucre, huile de palme, ananas, poulets et œufs (Union magazine 1988). Le coût de production des produits agricoles gabonais est élevé, ce qui les rend peu compétitifs à l’étranger.
Les cultures industrielles couvrent seulement 13000 hectares dans les zones forestières:
- Huile de palme (Agrogabon: Nsile, Makouke, Mbindo) 7500 ha
- Hévéa (Hévégab : Mitzic, Bitam , Kango, Mayumba) 4880 ha
- Cacao et Café (régions d’Oyem , Okondja, Koulamoutou ) 440 ha.
(Source: Loi-Programme 1988-1990 et Tableau de Bord de l’Economie Mars 1988.)
D’autres cultures, comme par exemple les plantations de la SOSUHO (canne à sucre, ananas, fruits divers) se pratiquent en savane.
1.2 Plantations traditionnelles
La surface en culture traditionnelle (manioc, bananes, taros, ignames, patates douces, maïs, arachides, légumes divers) est plus importante mais semble avoir diminué au cours du siècle . Ceci est dû à l’exode rural et au changement des habitudes alimentaires (accroissement de la consommation de riz et de pain).
L’étendue de l’influence de l’agriculture traditionnelle est très difficile à estimer. Les données manquent et les systèmes de culture diffèrent selon l’ethnie, la région et les espèces cultivées.
En général, la culture d’un champ dure deux ou trois ans. Ensuite, le champ est abandonné. Une jachère forestière permet de restituer la fertilité du sol. La durée de la jachère (normalement entre 2 et 20 ans) varie beaucoup selon les traditions, la densité de population et les plantes cultivées. Le manioc, par exemple, épuise le sol plus vite qu’une association arachides–bananes plantains et nécessite par conséquent une jachère plus longue.
Souvent, au Gabon, il n’existe pas de rotation jachère/culture: le champ est simplement abandonné à la forêt et non remis en culture. Dans ce cas, la forêt secondaire va vieillir et prendra petit à petit l’aspect d’une forêt primaire; seule la composition floristique trahira son origine.
Depuis la période coloniale, presque tous les villages sont situés le long des axes routiers. Les plantations traditionnelles se trouvent autour des villages. On peut considérer qu’en moyenne la zone d’influence d’un axe routier (plantations productives, jachères et forêt secondaire) s’étend sur 1,5 km de chaque côté de la route (soit 3 km au total). Avec un réseau routier au Gabon d’une longueur totale d’environ 7000 km (Tableau de Bord de l’Economie, mars 1988), cela fait une surface d’influence sur l’ensemble du pays de 2100000 ha, soit 8% du territoire national. Ici on ne prend pas en compte les vieilles forêts secondaires éloignées des routes actuelles. Celles-ci marquent l’emplacement des plantations qui existaient avant le regroupement des villages autour des axes de communication.
Il faut noter que seule une partie de ces 8 % est en exploitation effective à un moment donné. Prenons l’estimation officielle de la population gabonaise: 1200000 habitants. En estimant qu’il y a 500m de plantations par habitant, on obtient un total de 60.000 hectares de plantations sur l’ensemble du territoire national, soit 0,2 % de la surface du pays. Les chiffres donnés ci-dessus sont très approximatifs et provisoires. Un examen des photos-satellite permettra une estimation plus précise. A la différence d ‘autres pays plus peuplés, par exemple la Côte d’Ivoire, l’agriculture ne menace pas sérieusement la forêt gabonaise à l’heure actuelle .